20.02.2008

Grand stade de Lille 1, Grande arnaque

"Donner du beau ! A la veille des municipales, c’est le syndrome de la grande bibliothèque à la François Mitterrand. Sauf que...". Frédéric Sawicki rit jaune. "Nous, ce sera un stade". Pour ce professeur en sciences politiques à Lille II, le constat est amer.

bb4e55ae920111976ee029d2953fbaf2.jpgPas d’erreur : le projet est bien sorti du chapeau de… la gauche. 700 millions d’euros au total : pour voir son projet de "Grand Stade" sortir du sol, la communauté urbaine de Lille devra débourser la modique somme de 14,2 millions par an… Pendant 31 ans.

Le score est sans appel : en glanant 82,04% des suffrages lors du vote communautaire de février dernier, le partenariat avec la société Eiffage est sorti grand vainqueur de l’appel d’offre pour la construction de l’édifice. De quoi surprendre, lorsque l’on sait qu’avec son concurrent Norpac, la communauté aurait ramené sa contribution annuelle à 10,7 millions d'euros.

Sans entrer dans le débat, ô combien houleux, de savoir si l’opportunité d’un stade correspond ou non aux priorités du territoire, un point mérite toute l’attention des citoyens de la métropole : les élus s’étaient préalablement engagés à ne pas dépasser un investissement de 10 millions d’euros (Actes_FFF.pdf). Mais, les municipales se profilant à l’horizon – et du même coup le départ en retraite de Pierre Mauroy (président de la communauté urbaine), les élus sont passés d’un projet de stade de 30 000 places à une capacité d’accueil de 50 000 places.

Avec, à la clef, une jolie cause, perdue : une hausse de 14,2 millions d’euros dans le budget annuel pour le logement social ou le développement des transports en commun.