29.02.2008

"No limits, no fear"

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Une balle de golf en pleine poire pendant un paisible dîner sur une terrasse parisienne? Si ça ne vous est jamais arrivé, sachez que la menace plane...

Ils sont de plus en plus nombreux à y prendre goût, à s'échanger leur coordonnées sur le blog du collectif Le 19ème Trou, leader dans la capitale. "L'urban golf" est devenu leur dada. Leur credo est digne des sports extrêmes. "No limits, no fear".

Dans la vie, ils portent des chemises, travaillent en open space dans les bureaux de la capitale. Jusqu'à ce que l'appel du large se fasse sentir. Le soir, en général. Un SMS par-ci, un post sur Internet par-là, quelques heures suffisent pour qu'ils investissent le "spot" de leur choix. Un peu comme les adeptes du Fight Club dans le film de David Fincher.


Effrayant, non?

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Enfin, ils ont beau se faire peur, à l'occasion ("Quand je suis dehors, c'est l'éclate! Dans la rue, on a la sensation d'être borderline", explique le street golfeur Paul-henri Braendel), le golf des rues reste plutôt safe.

Berlin, 1992. C'est là que tout a commencé, avec les Natural Born Golfersen, créateurs du golf en espace urbain. Entendez : la pratique d'un golf démocratique, à la portée de tous, sur fond d'idéologie punk. En 1997, le street golf débarque sur les toits londoniens. Avant de s'exporter à Paris, vers 2000.

Comme la plupart des tendances urbaines nocturnes, le mouvement s'accompagne d'une riche création graphique : affichage sauvage dans les rues (art urbain, autocollants, etc), videos et produits dérivés .

Certains profitent de ce climat d'expérimentation pour développer des pratiques innovantes en intérieur :


Français de toutes les régions, réjouissez-vous : le street golf étend son réseau sur tout le territoire!

Si vous êtes tenté, ne ratez pas ce diaporama, très fidèle à l'esprit du street golf.

Ni ça :

26.02.2008

Pas d'interdiction de fumer sans feu

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L’histoire ne date pas d’hier. On y est venu en plusieurs temps.
L’objectif nous était présenté de manière simple : "Limiter la consommation de tabac des Français."

Très vite, nous avons réagi.

La France a sa petite réputation de "patrie des libertés" à défendre, que diable ! Bref, c'était l’époque où le chroniqueur Pierre Marcelle choisissait, "par résistance", d’intituler sa chronique "Smoking " (devenue No Smoking), dans Libé.

Depuis, les fumeurs ont mûri. Ils ont su comprendre que la cigarette n’était pas un vrai choix, mais un aveu de faiblesse, face à l’ensemble de la société.
Le discours "Je suis un rebelle parce que je fume alors que maintenant c’est en partie interdit par le gouvernement" est devenu le comble du politiquement correct. Il est donc – dieu merci, progressivement tombé dans la désuétude.

Ce qui ne veut pas dire que les "Gaulois " ont mis leur langue dans leur poche. Ni qu’ils ont perdu tout sens de la solidarité, entre parias.

Et pour rien au monde, cela n’aurait empêché un buraliste comme Joël Laillier de saisir la balle au bond pour pointer l’opportunisme de cette mesure de la part de nos dirigeants.

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Tenancier du bar tabac L’Escale du Dresny, en Loire-Atlantique, Joël Laillier reste dubitatif face aux choix de santé publique du gouvernement :

podcast

Pour mémoire, le buraliste revient sur son choix de résister à l'application du décret entré en vigueur en janvier dernier, dans l'espoir d'obtenir une dérogation pour les tabacs des bourgs ruraux :



podcast

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Après une rafale de médiatisation inespérée, Joël Laillier s’est demandé s’il n’avait pas aidé la confédération des débitants de tabac à relancer les négociations avec le gouvernement, sans en récolter de quelconques retombées…



podcast

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Accueilli pour un bref échange à l'Elysée le 7 février par Nicolas Sarkozy, Joël Laillier déplore que ni lui, ni aucun de ses confrères buralistes, n'aient été conviés à la table des négociations.
Pire, il doute de la représentativité du président de la confédération des débitants de tabac, René Le Pape, seul porte-voix des intéressés dans la concertation.


Voici ce qui lui a mis la puce à l'oreille :

podcast

Beaucoup d'investissement pour un retour très limité, en somme. Dans cet épisode, Joël Laillier a tiré un enseignement utile : sans préméditation, la médiatisation ne permet pas à coup sûr d'atteindre la cible visée.

D'ailleurs, après avoir envisagé de prolonger sa résistance sous forme d'association, en reprenant le surnom que lui avaient donné les médias : "Joël le Rebelle"... le buraliste a finalement opté pour "Sauvons nos libertés".
"Qui veut dire beaucoup plus de choses", a-t-il conclu à la lumière de sa brève expérience médiatique.



Ici, un retour sur la couverture télé de l'action de Joël Laillier...

24.02.2008

Dandy chiens

Aïe, aïe, aïe!!

C'était prévisible : je n'arrive pas à tenir le rythme du blog. Bin oui, c'est dur, parce qu'en tant que future journaliste, je ne veux pas tomber dans le billet d'humeur à tort et à travers.

Mais face à cette info, je ne tiens pas, je vous la livre brute :

“Sortir du prêt-à-porter canin traditionnel, trop utilitaire, pour proposer des produits très tendance et surtout à des prix très abordables. Révolutionner la mode canine en proposant du prêt-à-porter très mode, en adéquation avec le prêt à porter des propriétaires des chiens et chats" :

C'est tout le challenge de "Lapetavenue.com".

Voilà une cause perdue - des chiens toujours impecc', qui mérite l'attention de tous.

Je n'ai pas résisté à la tentation d'un test, en images, de "l'adéquation avec le prêt-à-porter des propriétaires des chiens et chats" prônée par la boutique en ligne... ça semble plutôt fonctionner.

Un seul regret : ne pas avoir trouvé de tee-shirt Che Guevara pour chien en ligne. Il existe bien des pyjamas Che Guevara pour nos amis bébés à deux pattes, mais... Est-il concevable que l'on ne trouve toujours pas cet incoutournable pour nos amis les chiens? A creuser!

Ne rater pas les articles en vente sur eBay.



Ni : ça


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20.02.2008

Grand stade de Lille 2, Frédéric Sawicki voit rouge

L’enseignant en sciences politiques à Lille II vient de co- signer une virulente tribune sur le site Rue 89.

Joint par téléphone, il explique, par le menu, en quoi la non réalisation du futur grand stade de Lille constitue une cause perdue de choix
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Séquence nostalgie

"L’engagement de la ville date de 1999 : avec la vente du Losc, Lille a perdu son statut d’actionnaire principal du club. Un contrat moral a alors été passé entre Lille et le Losc : un nouveau stade serait construit. Mais sur le premier projet, le consensus était clair : il s’agissait de construire l’équipement vite, et surtout, pour pas cher. Pas plus de 10 millions d’euros annuels.

Suite à l’annulation du projet par le Conseil d’Etat, une consultation a été mise en œuvre. Parmi les interlocuteurs : élus, dirigeants du club, supporteurs. Mais aucune association !

Aujourd’hui, comme par miracle, le système du PPP (Partenariat Public Privé) s’est imposé. Alors qu’un financement privé restait totalement exclu en 2001. Les termes eux-mêmes ont changé : on est passé d’un stade monofonctionnel (uniquement dédié au foot) à un stade polyfonctionnel (pouvant accueillir d’autres manifestations, de grands spectacles…). Résultat? On ne parle plus de 30 000 places, mais de 50 000 places. De fil en aiguille, le projet est passé de 40 millions d’euros à 700 millions euros. Il faut se souvenir qu’à l’époque, Pierre Mauroy critiquait le gigantisme footballistique !"

Du pain et des jeux

"Avec l’échec devant les juges et les associations, les élus ont perdu la face. A l’époque, on voyait des affiches de Pierre Mauroy et Martine Aubry barrées en rouge dans les stades ! Le projet actuel vise d’abord à calmer les supporteurs. Il s’agit de laver l’affront, en leur donnant du "beau". Voilà comment on a alimenté le délire mégalomaniaque. A la veille des municipales, ça ressemble à une injonction : "Applaudissez !"

76e2a8c5038648a2a5abc7e7d0773096.jpgL’ironie, c’est d’ouvrir La Voix du Nord, au lendemain du vote de l’emplacement du stade : parmi les priorités des habitants de la métropole, le stade arrive tout de même bon dernier… Dieu sait que dans une région comme le Nord-Pas-de-Calais, il y a d’autres besoins criants.

Mais il y a plein de choses que les gens ne veulent pas voir. Par exemple, qui sait combien coûtera le ticket ? D’autant que c’est un promoteur privé qui gère ça. J’attends de voir la tête de certains supporteurs. Attention à cette illusion selon laquelle la privatisation fait baisser les prix.

Pour donner une échelle, 700 millions d’euros, cela permet de construire 20 km de rails de tram. Or on attend toujours le projet de transport urbain train-tram, avec la SNCF, promis depuis des années. Avec un tel engagement financier pour le stade, ce n’est plus envisageable.

On sait aussi que la communauté urbaine a construit beaucoup moins de logements sociaux que prévu, que, là aussi, les sommes à investir seraient considérables !"

Cadeau empoisonné

"Il faut dire les choses : quand la communauté sera enfin propriétaire du stade (dans 31 ans), les élus qui ont voté le projet seront morts, il sera pourri, et il faudra le refaire ! Je trouve tout à fait choquant de leur part de prendre une décision aussi lourde pour l’avenir.

Quand on nous parle de rentabilité pour la communauté, le bon exemple, c’est Johnny Hallyday : lorsque le stade sera sorti des limbes, il sera sans doute en retraite depuis longtemps. D’autant qu’on constate à l’heure actuelle que peu de matches attirent plus de 35 000 personnes. Il faut savoir que, de son côté, Lens s’engage dans un agrandissement de son stade. On va atteindre une densité d’équipement irrationnelle.

Le pire dans tout ça, c’est que les risques financiers sont nuls pour Eiffage, qui s’assure des ressources minimum avec les loyers de la communauté et du Losc. Le club, lui, s’en sort très bien, puisqu’il a obtenu le naming (l’exploitation commerciale du nom du futur stade). Si la communauté a opté pour un partenariat avec Eiffage sous forme de PPP (partenariat public-privé), c’est pour préserver ses capacités d’emprunts, mais c’est elle qui s’expose aux risques. Cela revient à faire peser la pression du classement du Losc sur les épaules des contribuables. C’est ce que nous appelons, avec mon collègue Fabien Desage, une collectivisation des pertes et une privatisation des moyens."

"Logiques politiciennes"

"Le Grand stade, c’est aussi un nouveau "coup", un grand projet pour Pierre Mauroy avant son départ en retraite. Un stade auquel donner son nom… Là, on est en plein dans le syndrome "Très Grande Bibliothèque" à la François Mitterrand.

Et puis, il y a le contexte pré-électoral. Dragué par la droite et la gauche, le leader du groupe des non-inscrits à la communauté urbaine a fait monter les enchères. C’est absolument hallucinant. On a donné un poids exorbitant à des logiques politiciennes !"

Frédéric Sawicki est professeur en sciences politiques à Lille II et porte-parole de l'association "Sauvons le site de la citadelle", créée en 2003 pour contrer le projet (depuis avorté) d'extension du stade Grimonprez-Jooris, à Lille.